Soirs d'Automne
Voici que la tulipe et voilà que les roses, Sous le geste massif des bronzes et des marbres, Dans le Parc où l'Amour folâtre sous les arbres, Chantent dans les longs soirs monotones et roses. Dans les soirs a chanté la gaîté des parterres Où danse un clair de lune en des proses obliques, Et de grands souffles vont, lourds et mélancoliques, Troubler le rêve blanc des oiseaux solitaires. Voici que la tulipe et voilà que les roses Et les lys cristallins, pourprés de crépuscule, Rayonnent tristement au soleil qui recule, Emportant la douleur des bêtes et des choses. Et mon amour meurtri, comme une chair qui saigne, Repose sa blessure et calme ses névroses. Et voici que les lys, la tulipe et les roses Pleurent les souvenirs où mon âme se baigne. [Extrait de Les Pieds sur les chenets] * Deuxième version du poème «Rythme du Soir». Les variantes par rapport au premier sont indiquées en gras.