Prélude Triste

Je vous ouvrais mon coeur comme une basilique ; Vos mains y balançaient jadis leurs encensoirs Aux jours où je vêtais des chasubles d'espoirs Jouant près de ma mère en ma chambre angélique. Maintenant oh ! combien je suis mélancolique Et comme les ennuis m'ont fait des joujoux noirs ! Je m'en vais sans personne et j'erre dans les soirs Et les jours, on m'a dit : Va. Je vais sans réplique. J'ai la douceur, j'ai la tristesse et je suis seul Et le monde est pour moi comme quelque linceul Immense d'où soudain par des causes étranges J'aurai surgi mal mort dans un vertige fou Pour murmurer tout bas des musiques aux Anges Afin de retourner et mourir dans mon trou. [Extrait de Vespérales funèbres]