Les Petits Oiseaux

Puisque Rusbock m'enseigne À moi, dont le coeur saigne Sur tout ce qui se baigne Dans le malheur, À vous aimer, j'élève Ma pensée à ce rêve: De vous faire une grève Avec mon coeur. Là donc, oiseaux sauvages, Contre tous les rivages, Vous aurez vos rivages Et vos abris: Colombes, hirondelles, Entre mes mains fidèles, Oiseaux aux clairs coups d'ailes, Ô colibris! Sûrs vous pourrez y vivre Sans peur des soirs de givre, Où sous l'astre de cuivre, Morne flambeau! Souventes fois, cortège Qu'un vent trop dur assiège, Vous trouverez sous la neige Votre tombeau. Protégés sans relâche, Ainsi contre un plomb lâche, Quand je clorai ma tâche, Membres raidis; Vous, par l'immence voûte Me guiderez sans doute, Connaissant mieux la route Du Paradis! [Extrait de Petite Chapelle]