Mélodie de Rubinstein

C'est comme l'écho d'un sacré concert Qu'on entend soudain sans rien y comprendre; Où l'âme se noie en hachich amer Que fait la douleur impossible à rendre. De ces flots très lents, coeurs ayant souffert De musique épris comme un espoir tendre Qui s'en va toujours, toujours en méandre Dans le froid néant où dorment leurs nerfs, Ils n'ont rien connu sinon qu'un grand rêve Et la mélodie éveille sans trève Quelque sympathie au fond de leurs coeurs. Ils ont souvenance, aux mélancoliques Accords, qu'il manquait à leurs chants lyriques La douce passion qui fait les bons heurs. [Extrait de Premiers Poèmes]